samedi 21 février 2009

Lire...


Lire ?

Lire !

Ça commence un peu avant cinq ans par "PA-PA A UN A-MI PI-PO ! Puis on accroche très vite… le goût de la lecture fut cultivé par mes parents qui, à la veillée, m'émerveillaient avec les contes de Perrault ou d'Andersen.

Ça continue à la lueur d'une lampe de poche, sous les couvertures, ou quand la lampe de chevet peut être rallumée discrètement, la lumière du pallier ne filtrant plus sous la porte de la chambre et le silence régnant enfin dans la maison. Bécassine ou Tintin ce n'est pas facile à manier, sous les draps !

Le Club des Cinq m'a très tôt fait rêver aux trésors que je n'avais pas la chance de trouver en vrai. Bientôt remplacé par Jane Eyre ou par les 4 filles du Docteur March, Sophie et ses malheurs, Camille et Madeleine, si bonnes, le petit Diable, si turbulent. Perdus au fil des déménagements, mes vieux "bibliothèque rose" à la tranche dorée, illustrés de lithographies prestigieuses, ont été petit à petit retrouvés sur les quais de Seine ou à Fontenoy la Joute, mais ce ne sont pas les miens !

Ensuite, lire ce que la bibliothèque familiale recelait comme trésors. Je n'ai pas épuisé tout Dumas en Nelson, ni Pierre Benoît dans une édition populaire des années 40 dont il fallait découper les pages au coupe-papier, et si Colette était jugée scabreuse, c'est en cachette que j'allais avec Claudine "à l'école" puis "à Paris", prenant soin de remettre le volume à la bonne place sans faire grincer les portes du veux meuble.

L'adolescence me laissa, grâce au temps passé dans les transports en commun et à quelques "études" courtes en demi-pension, des loisirs que je meublais dans les livres, négligeant trop souvent la leçon d'histoire ou de géographie. Je ne disposais pas alors de médiathèque et me procurais au kiosque de la gare ce que le "Livre de Poche" mettait à portée de ma bourse alimentée par quelques maigres revenus insuffisants à ma gourmandise littéraire.

Le livre sera toujours un fidèle compagnon. Pas de soirée qui ne se termine sans un bon roman que je ferme à regrets lorsque je réalise que mes yeux papillotent sur des phrases relues deux ou trois fois. Pas de valise sans un ou deux livres.
Pas de Noël sans en offrir.

Lire partout. Lovée sur le canapé, enroulée dans un châle douillet, pendant la sieste des enfants. À l'ombre d'un grand saule, à plat ventre sur une couverture, à côté d'une rivière où monsieur trempe sa ligne.
Lire aussi pour oublier, quand les aléas de la vie vous font souffrir. "Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé." Montesquieu. Il m'a fallu parfois des heures !

Mes moyens et la médiathèque de ma ville me donnent aujourd'hui un choix plus vaste de lectures. J'ai peu d'a priori. Une couverture classique ou attirante, un bandeau rouge, une recommandation par une revue, une quelconque newsletter ou un forum. Tout est envisageable. Je suis parfois déçue par quelque ouvrage reconnu, parfois agréablement surprise par quelque découverte. Je ne donnerai pas de titres, (cela me disqualifiera peut-être), car je ne saurais être que dépendante de mes choix récents : Éric Emmanuel Schmitt, Marie Nimier, Annie Ernaux et bien d'autres !
Depuis toute petite, je note soigneusement sur un vieux carnet jauni que m'avait donné mon grand-père, les titres et les auteurs au fur et à mesure de mes lectures. Statistiquement parlant, cela fait sur une cinquantaine d'année une moyenne d'un livre par quinzaine. Non, ce n'est pas énorme, mais il y eut des années plus creuses et des "pavés" meublant plusieurs semaines. Mais le n'ai pratiquement jamais fermé définitivement un ouvrage sans l'avoir terminé !

Enfin, écrire : un peu... Et se rendre ainsi compte qu'il est difficile d'écrire sans dévoiler une partie de soi-même. Je ne serais pas capable de raconter quoi que ce soit qui ne soit pas vécu ! Cela permet de mieux comprendre les autres et peut-être aussi de rester modeste vis-à-vis de soi-même.

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