Passer derrière l'église en jetant un coup d'œil rapide au clocher dont l'horloge indique déjà trois heures et ne pas même le prendre en photo comme je le fais très souvent, aimant jouer avec humour avec les perspectives des fils électriques. Prendre la rue du Château qui ne mène pas du tout à un château mais à une grosse maison assez ancienne dont le jardin est entouré de murs envahis de lierre qui ressemblent de près ou de loin à des remparts. La rue grimpe sec. Contourner le cimetière. Être attentif à l'éventualité d'un véhicule qui déboulerait un peu trop vite. Arriver sur des terres agricoles. Parvenir à une patte d'oie. Ne pas prendre le chemin de gauche qui longe champs et vergers, traversant une ancienne terrasse alluviale de la Moselle baptisée sur les cartes "Les Mauvaises Terres". Emprunter celui de droite. Contourner un champ un blé impeccable pour pénétrer dans un ancien verger plus ou moins transformé en cimetière d'engins agricoles. Remorques et vieilles charrues alignées au milieu ne semblent pas y perturber les ruches rangées à l'ombre dans le bas du terrain. Discuter là pendant près de 3/4 d'heure avec l'apiculteur qui vaquait avec de nouveaux essaims, une fois enlevée sa tenue de cosmonaute, il raconte des choses intéressantes sur ses abeilles, sur le propriétaire du champs (qu'il a gentiment menacé de pendre dans son terrain s'il le traitait avec des produits nocifs pour les abeilles), sur les gentils ragots du village... Se sauver enfin parce que les abeilles commencent à trouver que je trouble la quiétude des lieux ! Regretter ensuite de n'avoir pas même pris une photo des ruches, ni des cadres ruisselant de miel frais, ni de l'apiculteur en tenue et en action. J'étais venue pour les papillons !
Au dessus du champs de blé, traverser une prairie fleurie que les cartes nomment "Côte le Renard" mais que tout le monde au village appelle "La Paliade". Se souvenir avec nostalgie qu'autrefois, les enfants venaient y faire de la juge. Y prendre en photo quelques insectes parmi les moins agités qui daignent se poser sur l'une ou l'autre fleur colorée, ou d'autres plus timides qui se cachent dans les herbes.
Arriver un peu essoufflée sur le plateau. Traverser la pinède sombre et sans intérêt. Faire une incursion dans la carrière où quelques orchidées pas sauvages du tout, font au soleil d'aimables poses pour que je leur tire le portrait. Faire demi-tour et pénétrer dans la forêt.
Emprunter un joli chemin creux. Ignorer sur la gauche une carrière en territoire étranger, sur la commune voisine. Marcher à vive allure, jetant un regard furtif au muguet dont les clochettes fanées se taisent désormais dans le sous-bois. Arriver à découvert et constater que la côte se perd à l'horizon dans la brume sur fond de ciel plombé, presque menaçant.
Longer quelques champs dont le patchwork retient mon objectif. Immortaliser des coquelicots. Négliger de faire le détour par les coins où les morilles ne risquent plus de pointer le bout de leur nez pointu.
Pénétrer à nouveau dans la forêt. Contourner l'ancien fort militaire dont l'accès a été bouché par de dérisoires fils de fer barbelés... Même pour une photo, ne pas prendre le risque de faire un accroc à mon pantalon. Rire en mon for(t) intérieur sur la pauvreté des parcelles forestières qui ne fera pas la richesse de la commune qui souhaite les acquérir, mais où quelque taillis de charme fera le bonheur des affouagistes.
Fermer la boucle en revenant au village par la Paliade après avoir pris une nième photo de la vallée qui s'offre au regard, magnifique malgré la présence de quelques baraques sauvages et "paillottes" illégales... L'art de transformer une caravane en résidence champêtre : on installe sa caravane dans son verger, et un jour, on enlève les roues pour l'installer sur des agglos, puis on construit des murs autour de la caravane qui disparait rapidement sous un toit de tôle. Les années passant, la "maison" construite sans permis acquiert une existence légale.
Tenter enfin de retrouver l'un des petits chemins entre les jardins qui permettait de rentrer à la maison sans passer par le village, mais revenir en arrière après avoir constaté qu'ils ont été fermés par les clôtures, les propriétaires ayant largement empiété sur le passage pour une rangée de patates supplémentaire. Rapiner au passage trois cerises sur un arbre du brigadier chef de la gendarmerie, poursuivre la causette avec l'apiculteur qui a troqué son habit blanc contre un tablier de jardinier. Rentrer à la maison par la rue qui passe derrière l'église.
A part l'apiculteur/jardinier, n'avoir rencontré qu'une famille en balade sur le plateau ; un couple -madame retenant le chien et monsieur détectant un improbable trésor avec sa poêle à frire, faisant un trou dans le chemin et se moquer qu'il soit ou non autorisé, et rigoler à l'idée que ses trous ne feront pas la joie des quads et motos de cross ; un vététiste faisant crisser ses freins pour m'avertir qu'il arrivait derrière moi.
Retrouver la maison encore inondée de soleil où monsieur et les chats m'attendent pour diner.
Au dessus du champs de blé, traverser une prairie fleurie que les cartes nomment "Côte le Renard" mais que tout le monde au village appelle "La Paliade". Se souvenir avec nostalgie qu'autrefois, les enfants venaient y faire de la juge. Y prendre en photo quelques insectes parmi les moins agités qui daignent se poser sur l'une ou l'autre fleur colorée, ou d'autres plus timides qui se cachent dans les herbes.
Arriver un peu essoufflée sur le plateau. Traverser la pinède sombre et sans intérêt. Faire une incursion dans la carrière où quelques orchidées pas sauvages du tout, font au soleil d'aimables poses pour que je leur tire le portrait. Faire demi-tour et pénétrer dans la forêt.
Emprunter un joli chemin creux. Ignorer sur la gauche une carrière en territoire étranger, sur la commune voisine. Marcher à vive allure, jetant un regard furtif au muguet dont les clochettes fanées se taisent désormais dans le sous-bois. Arriver à découvert et constater que la côte se perd à l'horizon dans la brume sur fond de ciel plombé, presque menaçant.
Longer quelques champs dont le patchwork retient mon objectif. Immortaliser des coquelicots. Négliger de faire le détour par les coins où les morilles ne risquent plus de pointer le bout de leur nez pointu.
Pénétrer à nouveau dans la forêt. Contourner l'ancien fort militaire dont l'accès a été bouché par de dérisoires fils de fer barbelés... Même pour une photo, ne pas prendre le risque de faire un accroc à mon pantalon. Rire en mon for(t) intérieur sur la pauvreté des parcelles forestières qui ne fera pas la richesse de la commune qui souhaite les acquérir, mais où quelque taillis de charme fera le bonheur des affouagistes.
Fermer la boucle en revenant au village par la Paliade après avoir pris une nième photo de la vallée qui s'offre au regard, magnifique malgré la présence de quelques baraques sauvages et "paillottes" illégales... L'art de transformer une caravane en résidence champêtre : on installe sa caravane dans son verger, et un jour, on enlève les roues pour l'installer sur des agglos, puis on construit des murs autour de la caravane qui disparait rapidement sous un toit de tôle. Les années passant, la "maison" construite sans permis acquiert une existence légale.
Tenter enfin de retrouver l'un des petits chemins entre les jardins qui permettait de rentrer à la maison sans passer par le village, mais revenir en arrière après avoir constaté qu'ils ont été fermés par les clôtures, les propriétaires ayant largement empiété sur le passage pour une rangée de patates supplémentaire. Rapiner au passage trois cerises sur un arbre du brigadier chef de la gendarmerie, poursuivre la causette avec l'apiculteur qui a troqué son habit blanc contre un tablier de jardinier. Rentrer à la maison par la rue qui passe derrière l'église.
A part l'apiculteur/jardinier, n'avoir rencontré qu'une famille en balade sur le plateau ; un couple -madame retenant le chien et monsieur détectant un improbable trésor avec sa poêle à frire, faisant un trou dans le chemin et se moquer qu'il soit ou non autorisé, et rigoler à l'idée que ses trous ne feront pas la joie des quads et motos de cross ; un vététiste faisant crisser ses freins pour m'avertir qu'il arrivait derrière moi.
Retrouver la maison encore inondée de soleil où monsieur et les chats m'attendent pour diner.
Pierre-la-Treiche ; dimanche 1er juin 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire